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Pourquoi la France quitte Kidal  ?

Notre confrère les « Echos » l’annonçaient en fin de semaine mais cela paraissait gros  et pourtant, après tous les recoupements, la nouvelle s’avère : Serval quitte Kidal. Le repli a commencé hier lundi et une partie des moyens aériens prévus pour l’Adrar a rejoint la base de Ndjamena. Paris a-t-il eu vent du meeting du Samedi dernier où de grands dignitaires du pays réunis par la Comode de Ali Nouhoun Diallo dénonçaient, sans fards, ce qu’ils considèrent au mieux comme la duplicité de la France par rapport au Nord malien (Voir notre édition d’hier).

 

La rencontre de la Comode qui prévoit d’ailleurs une marche de protestation cette semaine fait suite à un mouvement d’indignation contre la « politique pro-Mnla » de la France. Marches, articles de presse, appels téléphoniques des auditeurs aux radios privées de la place se sont succédé ces dernières semaines, notamment après l’assassinat en novembre des journalistes Claude Verlon et Ghislaine Dupont à Kidal. Union sacrée pour l’unicité de la République ? Les congressistes du Samedi ont enfoncé le clou. Une République unitaire n’est pas  négociable a insisté l’ancien Premier ministre Soumana Sacko. Pour cet autre ancien Premier ministre, Ahmed Ag Hamani, c’est l’impunité qui explique la récurrence des rébellions.

 

« Nous ne pouvions plus rester »

 

Ali Nouhoun Diallo dira que tout le Mali est derrière son président concernant la décision annoncée par Ibk de ne pas négocier avec des groupes armés. Tiebilé Dramé, négociateur de cet accord du 18 juin 2013 rappellera que cet accord est une victoire de la République dont les signataires reconnaissent l’intégrité et la souveraineté. Un journal paru le lendemain s’étonne que Dramé soit le seul Malien à défendre cet accord qui, par ailleurs, a été cosigné côté gouvernement, par le Général Sinko, Ministre de l’Administration Territoriale.

C’est dire jusqu’où la question de Kidal est sensible dans la capitale. « Nous ne pouvions plus rester à Kidal » explique une source française, contrariée par les soupçons qui pèsent contre son pays, accusé de vouloir aider les groupes armés Touaregs à obtenir l’indépendance de la Région de Kidal. « Nous n’avons  jamais eu un tel agenda » poursuit cette source qui ajoute que « Serval coûte au contribuable français deux millions d’euros par jour ».

 

Les raisons du retrait de Serval qui ne gardera à Kidal que soixante militaires dans une petite structure de liaison sont techniques, il est vrai. « Maintenir la présence que nous avions à Kidal demande beaucoup d’hommes stationnés à Gao ». Mais le pragmatisme a prévalu également : « nous avons besoin de nous réajuster pour être plus opérationnels en Centrafrique ». Mais les vexations l’emportent. « La France a le sentiment qu’il n’y a pas de reconnaissance du sacrifice de ses soldats sur le sol malien ».  Sur-réaction ? Il y a pourtant de nombreux Maliens qui saluent la France pour son action et rappellent, comme Dramé, que l’an dernier au même moment, le Mali était encore occupé par les narco-djihadistes.

 

Adam Thiam

SOURCE: Le Républicain  du   24 déc 2013.   

Commerce: Obama rend au Mali son statut de partenaire privilégié

​19 déc. 2023

WASHINGTON – Le président Barack Obama a rendu au Mali le statut de partenaire commercial privilégié des Etats-Unis qu’il avait perdu il y a un an, récompensant les progrès de la démocratie dans ce pays, a indiqué lundi la Maison Blanche.

 

Cette décision a été révélée à l’occasion de la révision annuelle de la liste du programme Agoa (Africa Growth and Opportunity Act) qui prend en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays africains concernés.

La version actuelle de l’Agoa a été instaurée par le Congrès américain en 2000. Ce programme établit jusqu’en 2015 une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne.

 

Le retour du Mali au sein des pays bénéficiant du programme Agoa intervient à l’issue d’une année qui aura vu un retour à l’ordre constitutionnel après le coup d’Etat militaire du printemps 2012 qui avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes jihadistes.

 

Washington, qui a toujours plaidé pour le rétablissement d’un processus démocratique dans ce pays, avait d’ailleurs salué la semaine dernière le déroulement du second tour des élections législatives.

 

Les groupes liés à Al-Qaïda ont été affaiblis par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier et toujours en cours, mais ils restent actifs.

 

Les Etats-Unis ont apporté un soutien logistique à l’opération militaire française mais ont toujours insisté en parallèle sur le rétablissement de la démocratie et la prise en compte du sort des Touareg, après le putsch de 2012. La liste de l’Agoa est révisée tous les ans. En décembre 2012, M. Obama avait privé le Mali de son statut privilégié, tout comme un autre pays théâtre d’un coup d’Etat, la Guinée-Bissau. Il avait en revanche inclus le jeune Etat du Soudan du Sud dans la liste.

 

(©AFP / 23 décembre 2013 22h42)

Législature 2014-2019: le RPM a sa majorité // ​

 

En passant au scanner les résultats des deux tours des élections législatives 2013, on peut constater que certains partis politiques comme l’ADEMA-PASJ, le MPR, la CODEM, le CNID et l’UDD ont largement perdu du terrain, apparaissant du coup comme les plus grands perdants du scrutin.

 

En revanche, pour avoir su bien négocier leurs alliances, les FARE, l’ASMA, l’ADP-Maliba, la CDS, dans une certaine mesure,  semblent émerger du microcosme national. D’un autre côté, des partis comme l’URD, le PARENA, le PDES ont su résister au lessivage auquel ils devaient s’attendre.

En se focalisant seulement sur la répartition des sièges issus des résultats de ces législatives, on peut, sans conteste, signaler que le RPM d’Ibrahim Boubacar Kéita marque d’un sceau indélébile l’accession de son leader à la tête du pays. L’ analyse selon laquelle « c’est IBK qui a gagné la présidentielle et pas le RPM « prend un coup, du point de vue de sa pertinence.

 

Le RPM se crée  des bastions

 

En effet, même s’il ne s’octroie pas à lui seul la majorité absolue des 147 sièges de l’Hémicycle, en conquérant une soixantaine de sièges de députés, le parti du tisserand a réalisé un score plus qu’honorable. Quasiment une première dans l’histoire du Mali démocratique. Cela se conforte par le fait que le parti présidentiel a eu le courage d’aller à la compétition électorale avec plusieurs listes propres. Il faut, en effet, préciser que le parti qui aligne le plus grand nombre de listes propres et parvient à l’emporter convainc plus que les formations politiques qui s’offrent des sièges à partir du système « de la charrette », c’est-à-dire tractés par des partis d’envergure.

 

Le RPM a ainsi eu le mérite de rafler la mise en solitaire dans les circonscriptions de Kita (4), Bafoulabé (3), San (4), Kéniéba (2), Koulikoro (2), en commune IV(2) face à des alliances. Le parti du tisserand prouve, par conséquent, son enracinement dans le pays profond et peut revendiquer ces localités comme étant désormais ses bastions.

A propos justement de ces fiefs électoraux, c’est l’ADEMA qui peine désormais à en avoir. Le parti de l’abeille, qui comptait 55 députés, chute à une vingtaine dont la plupart conquis en alliance. Les rouge et blanc sont souvent agrippés au RPM dans de nombreuses circonscriptions, dont Kati, Kolokani, Yanfolila, pour parvenir à enlever quelques sièges.

 

C’est en cela que la Ruche apparaît comme l’un des grands perdants de ces législatives et ce, malgré la proclamation assourdissante de leur soutien au président de la République. Certains analystes estiment même que la chute de Dramane Dembélé à Ségou est un signal fort de la dégringolade du parti qui a longtemps plané sur l’échiquier politique national. A noter aussi que les abeilles n’ont quasiment pas présenté de listes propres gagnantes en dehors de localité de Tombouctou où un seul siège était en jeu. Du coup, on ne sait quelle localité on peut retenir comme étant aujourd’hui un fief du parti de l’abeille.

 

Cinglant désaveu pour l’UDD, la CODEM, le CNID…

 

Dans le même ordre d’idées, l’UDD de Tiéman Coulibaly ne s’en sort qu’avec un seul député obtenu dans la charrette du RPM en commune VI. Un cinglant désaveu pour le ministre Tiéman Hubert Coulibaly, dont les supposés bastions de Diéma et de Koutiala sont tombé aux mains d’autrui.

 

Idem pour la CODEM, le CNID et le MPR qui perdent du terrain, partant de 7 ou 8 députés pour se retrouver respectivement avec 5, 4 et 3 sièges à l’Hémicycle. Si les deux premiers partis ont la particularité de pleurer la chute de leurs leaders, Me Mountaga Tall et Housseini Amion Guindo, à cette députation, le chef du parti du tigre, a la réputation de voir son chef, Dr Choguel Kokalla Maïga, abhorre prendre part aux élections de proximité. En dehors de l’élection présidentielle, l’homme n’a jamais voulu tenter la députation ; encore moins les communales.

 

Nouveau pôle émergent

 

Par ailleurs, certaines formations politiques comme l’ASMA du ministre Soumeylou Boubèye Maïga, l’ADP-Maliba d’Aliou Boubacar Diallo, les FARE Anka Wili de Modibo Sidibé et la CDS de Mamadou Sangaré dit Blaise apparaissent comme le nouveau pôle émergent du landernau national. Si les trois premiers partis ont seulement quelque trois à cinq mois d’existence, le parti du cheval galopant du Mogotigui de Bougouni confirme qu’il est difficilement battable dans le Banimonotié. Les maigres moyens dont il dispose n’ont en rien altéré son enracinement à Bougouni. Ce qui lui a permis de récolter deux sièges de député à l’Assemblée nationale.

 

La résistance de l’URD, de la SADI et du PDES

 

Enfin, le parti du candidat malheureux à la présidentielle, Soumaïla Cissé, se maintient malgré sa défaite dans la course à la conquête de Koulouba. Il faut signaler que l’URD peut revendiquer Djenné et Niafunké comme ses fiefs. Si l’on avait pensé que la défaite à la présidentielle devait avoir raison du parti de la poignée de mains, il faut reconnaître qu’en prenant ses distances vis-à-vis de la mouvance présidentielle et réussissant à avoir 17 sièges à l’Hémicycle, les vert et blanc font meilleure figure que l’ADEMA-PASJ. Même constat pour le PARENA  qui est parvenu à conserver Kadiolo comme fief incontestable avec à la manette un certain Bréhima Béridogo, réélu à Bagadadji parmi les trois députés du parti du bélier blanc.

 

On peut classer le parti SADI et le PDES à la même enseigne que le PARENA de Tiébilé Dramé. Malgré le tsunami politique qui a emporté son mentor, le président ATT, cette formation politique a réussi à s’offrir trois sièges à l’Assemblée nationale. Au même moment SADI, malgré l’hémorragie qu’il a connu, se maintient avec 4 députés.

Signalons que plusieurs partis de moindre envergure ont pu  pointer le bout du nez pour être présents à l’Hémicycle. Il s’agit du MIRIA avec 2 sièges, l’Um-RDA-Faso Jigi, l’UDD, le PRVM-Fasoko, l’APR, etc.

 

Un taux de participation de 37,24 %

 

Rappelons que les résultats provisoires du second tour des élections législatives du 15 décembre 2013 ont été proclamés le mardi soir par le ministre de l’Administration territoriale, Moussa Sinko Coulibaly. C’était en présence des mandataires des partis politiques, ceux des candidats indépendants, des représentants des organismes internationaux résidant dans notre pays et beaucoup d’observateurs nationaux et internationaux. Selon les chiffres communiqués par le ministre, sur les 5 951 829 électeurs inscrits, il y a eu 2 216 401 votants. Les bulletins nuls sont au nombre de 77 159 et les suffrages exprimés sont estimés à 2 139 242. Soit un taux de participation de 37,24%. Le ministre de l’Administration territoriale a précisé que ces résultats provisoires seront transmis à la Cour constitutionnelle, seule compétente pour proclamer les résultats définitifs du scrutin.

 

Mais en attendant, les députés de la législature qui finit se réunissent ce matin Place de la République. La majorité d’entre eux viendront à Bagadadji pour dire un émouvant au revoir à leurs rares collègues qui rempilent. Les nouveaux représentants du peuple, eux, pourraient venir prendre le pouls des lieux avant le début officiel de la nouvelle législature.

 

Bruno D SEGBEDJI

 

 

SOURCE: L'Indépendant  du   19 déc 2013.

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